Le Telmisartan en médecine vétérinaire

Telmisartan – Un Antagoniste Compétitif des Récepteurs AT1 de l’Angiotensine II

Le telmisartan est un puissant antagoniste compétitif des récepteurs AT1 de l’angiotensine II, bloquant ainsi les effets biologiques majeurs de cette dernière. En inhibant l’action de l’angiotensine II sur ces récepteurs, le telmisartan empêche la vasoconstriction, notamment celle des artérioles efférentes du glomérule rénal, réduit la rétention sodée, atténue la sensation de soif, diminue la stimulation sympathique accrue et limite la libération d’aldostérone.

Cet antagonisme compétitif sur les récepteurs AT1 préserve l’action de l’angiotensine II sur les récepteurs AT2, dont les fonctions sont moins bien comprises mais incluent des effets anti-inflammatoires, antifibrotiques et vasodilatateurs.

Chez le chat, le telmisartan est principalement utilisé pour réduire la protéinurie (Semintra® à 4 mg/ml) et traiter l’hypertension artérielle (Semintra® à 10 mg/ml). La protéinurie est souvent liée à la maladie rénale chronique féline, une condition caractérisée par une détérioration progressive de la fonction rénale. L’hypertension artérielle chez le chat, fréquemment associée à une protéinurie, peut diminuer l’espérance de vie.

Des alternatives thérapeutiques limitées

Chez un chat atteint d’hypertension artérielle, il est crucial de vérifier son état d’hydratation et de prescrire une prise en charge diététique spécifique, en complément des traitements antihypertenseurs et vasodilatateurs. En cas de rupture d’approvisionnement de Semintra®, plusieurs alternatives peuvent être envisagées, adaptées à la situation pathologique et aux objectifs thérapeutiques de chaque animal.

Le Semintra® est utilisé pour deux indications principales : la réduction de la protéinurie associée à la maladie rénale chronique (Semintra® 4 mg/ml) et le traitement de l’hypertension artérielle systémique (Semintra® 10 mg/ml).

Selon le principe de la cascade, le vétérinaire peut remplacer le Semintra® par un autre médicament répondant aux mêmes indications thérapeutiques, qu’il soit destiné à la même espèce ou à une autre, ou même un médicament à usage humain adapté.

Parmi les options de substitution, le chlorhydrate de bénazépril est une alternative intéressante, notamment pour la gestion de la protéinurie dans la maladie rénale chronique. Les études pharmacologiques montrent son efficacité, bien que son impact sur l’hypertension artérielle chez le chat soit limité. Pour cette indication, il peut être associé à un inhibiteur calcique, tel que le bésilate d’amlodipine, dont l’effet antihypertenseur est bien documenté.

L’amlodipine peut également être utilisée seule comme antihypertenseur, bien qu’elle n’offre pas de bénéfice avéré pour la maladie rénale chronique.

La préparation magistrale pour éviter l’interruption de traitement

La solution la plus adaptée à l’animal et à son propriétaire reste la préparation magistrale. En effet, cette dernière permet de conserver une bonne observance par l’administration d’une molécule identique et d’une galénique simple d’utilisation.

Pour favoriser la prise par l’animal, des arômes sont possibles : boeuf, poisson ou poulet. En l’absence pour le moment de forme buvable en préparation magistrale (études de stabilité en cours), les gélules arômatisées peuvent être ouvertes.

Rappel de la cascade